Front social : Les centrales syndicales s'accordent avec le Gouvernement

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Les 11 centrales syndicales et les 4 syndicats ayant déposé un préavis de grève générale illimitée le 13 novembre 2012 au cabinet de travail du Chef du gouvernement se sont accordées avec le Premier ministre, Chef du gouvernement, Raymond Ndong Sima, le 19 novembre 2012 à Libreville, au cours d'une séance de travail à laquelle avaient pris part plusieurs membres de ces centrales, les ministres en charge de l'Economie, Luc Oyoubi, du Budget et de la Fonction Publique, Mme Christiane Rose Ossoucah Raponda, et les ministres délégués Raphaël Ngazouzé et Désiré Guedon.

Prenant la parole en premier, le Premier ministre a rappelé le contexte dans lequel se tenait la présente rencontre. Il a dit que celle-ci avait pour but d'échanger avec les centrales sur le préavis de grève générale qu'elles avaient déposé à ses services le 13 novembre 2012. Aussi, après avoir planté le décor, il a donné la parole au coordonateur des centrales et syndicats, M. Jean Claude Békalé qui a remercié le Chef du gouvernement pour l'attention que porte l'exécutif aux doléances des travailleurs. Il a déclaré que la présente rencontre avait effectivement pour but de passer au crible les différents points contenus dans le cahier de charges déposé en guise de préavis de grève.

Parmi ces points, figurent notamment et pour ce qui s'agit de la vie chère au Gabon ; la baisse des produits importés de première nécessité, celle des produits locaux de première nécessité, le prix de l'eau et de l'électricité et ce, conformément à l'accord de 2010 signé entre le gouvernement et les partenaires sociaux. Il y a aussi l'augmentation du parc automobile de la Sogatra, la diminution considérable des taxes et impôts auxquels sont assujettis les transporteurs urbains, suburbains et nationaux.

Les autres points contenus dans le cahier de charges sont tour à tour, l'uniformisation sur toute l'étendue du territoire national des prix des produits de première nécessité dans les établissements commerciaux du groupe CECA-Gadis. 

S'agissant des droits des travailleurs, les centrales ont émis le voeu de voir la revalorisation du SMIG de 80.000 à 150.000FCFA, l'augmentation du point d'indice de 425 à 1200 ; la révision des grilles salariales des secteurs parapublic et privé ; l'ouverture des négociations sur le tronc commun des conventions collectives du secteur privé, l'annulation des articles 12, 23, 62, 71, 120 Bis, 177, 178, 179 et 288 du Code du travail de la République Gabonaise promulgués par la loi N° 021/2010 du 27 juillet 2010 ; la paiement des plans sociaux et droits de licenciement des déflatés des sociétés AGRO Gabon, Gabon Télécom, Gabon Poste, CFG, Air Gabon, Africa N°1 ; l'annulation de la décision de retraits des forêts des sociétés Leroy Gabon et Pogab du groupe John Bitar ; l'élaboration d'un plan social des agents de la CNSS déversés à la Fonction Publique ; la Régulation des situations administratives des agents de l'Etat, la paiement des rappels aux agents de l'Etat ; l'application du revenu minimum mensuel (RMM) dans les entreprises privées et administration publique de l'Etat ; la versement de la Pife à tous les personnels d'encadrement en milieu scolaire du ministère de la famille et des Affaires sociales et à tous les personnels de l'INFAS du ministère de la Santé. Il y a aussi la mise en place immédiate du Conseil National du Dialogue Social (CNDS), l'harmonisation des allocations scolaires des secteurs publics, parapublics et privés à partir de 3ans ; l'amélioration du système de paiement des agents de la main d'oeuvre non permanente de l'Etat par l'établissement des cartes du trésor ; ensuite, rendre effective les réformes de l'audio visuel public.

Sur ces points précis, les centrales ont rappelé avoir accordé un délai de 3 mois le 13 juillet dernier au gouvernement pour répondre à leurs revendications. Aussi, pour n'avoir pas pu ouvrir à temps les négociations, ont-elles déposé un préavis de grève générale au cabinet du Chef du gouvernement. Sur ces différents points contenus dans le cahier de charges, le Premier ministre, après avoir échangé avec ses interlocuteurs, a convenu de la nécessité de trouver un modus vivendi avec eux afin de discuter dans la sérénité des problèmes posés et qui sont, selon lui, légitimes. Il leur a dit de faire un diagnostic profond des points contenus dans le cahier pour un meilleur suivi. Les deux parties ont pour cela, opté pour la mise en place de trois commissions de travail qui plancheront sur les points arrêtés.

Chaque partie devant présenter 18 personnes susceptibles de défendre valablement leurs droits. Il faudra selon les centrales, 3 semaines de négociations en vue d'une sortie heureuse de cette rencontre. Les négociations sont prévues pour débuter le lundi 26 novembre 2012. C'est finalement de commun accord que les deux parties se sont entendues tout se promettant de se retrouver dès mercredi prochain pour remettre la liste de leurs participants. Quant aux membres des centrales, ils ont laissé entendre qu'ils rendront fidèlement compte à leurs mandants dès leur première rencontre du samedi prochain.