Etat gabonais, Eramet : relancer le projet Maboumine

Au terme d’une visite effectuée sur le site, le 24 octobre 2015, le ministre des Mines et de l’Industrie, Martial-Rufin Moussavou, avait réitéré la détermination du gouvernement à poursuivre le développement du projet Maboumine qui connaît un ralentissement. Depuis lors, le Gabon et son partenaire Eramet ont multiplié les discussions dans ce sens.

Et, il y a bientôt deux ans, les deux partenaires ont commis le cabinet McKinsey pour une étude d’appréciation des travaux qui ont été réalisés par Eramet, tant sur les plans technique et financier que sur la rentabilité même du projet. Ce mercredi 16 mars 2016, les conclusions de cet audit ont été communiquées au gouvernement et aux dirigeants du géant minier français, à la faveur d’une réunion du comité stratégique présidée par le ministre des Mines et de l’Industrie.

Une réunion qui présage une remise sur les rails de ce projet d’envergure, certainement un des plus importants projets miniers dont dispose le Gabon actuellement dans le sens purement de la géologie. En effet, le gisement de Mabounié est considéré comme un véritable scandale géologique, en raison de la présence de plus d’une vingtaine de minerais économiquement viables tels que le niobium, les Terres rares, l’uranium, le titane, le tantale et le scandium.

Comme l’a souligné le ministre Moussavou, ces minerais, pour la plupart, sont hautement stratégiques en raison donc de leur importance économique, de leur offre limitée et de leurs domaines d’application en pleine croissance. Le gouvernement est, bien entendu, persuadé de la place de ce gisement dans l’économie gabonaise. D’où le quitus qu’il donne pour la poursuite des études de développement de Mabounié. Toute chose qui est de nature à rassurer les dirigeants d’Eramet, quant à la détermination franche et sincère des autorités gabonaises d’augmenter la cadence des activités minières et industrielles réalisées sur le territoire national.

Cela est d’autant fondamental que ‘‘malgré la volonté et l’investissement consentis par l’opérateur, nous ne sommes pas parvenus, sur le plan technique, à trouver le procédé pour pouvoir mettre ce projet en exploitation, en terme de rentabilité’’, a relevé Martial-Rufin Moussavou. Tout compte fait, l’audit du cabinet McKinsey a fait un certain nombre de recommandations visant à relancer le projet Maboumine, situé à 42Km de Lambaréné, chef-lieu de la province du Moyen-Ogooué.

Les deux parties sont unanimes quant à l’idée de trouver des solutions au niveau technique et financier. «C’est-à-dire qu’il faut que nous trouvions, éventuellement, un ou deux partenaires qui pourraient rentrer dans le groupe pour pouvoir relancer techniquement la machine. Mais également, sur le plan financier, il faut apporter des financements qui puissent accompagner le projet», a soutenu le patron du département ministériel des Mines et de l’Industrie.