Administration Publique : Usine de transformation d'idées en services, selon Jean Pierre Raffarin

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L'ancien Premier ministre français et actuel vice-Président du Sénat, Jean Pierre Raffarin qui a été invité à la 12è Journée Africaine de l'Administration Publique et du Service Public a longuement édifié les agents de l'Etat en déclarant, au cours de la conférence -débat qu'il a animé, le 22 juin 2011 à la Cité de la Démocratie, que l'administration publique était une usine nationale qui transforme les idées en services.

Dans son exposé, le représentant personnel du président Nicolas Sarkozy pour la Francophonie a redessiné et redéfini ce que c'est une fonction publique pour un pays qui tend vers l'émergence. Jean Pierre Raffarin qui connaît bien la politique africaine pour avoir occupé le poste de premier ministre de la mère-patrie a dit être venu au Gabon en homme libre ami du Gabon, et en toute confiance car aimant les « 3 Gabon » que sont, le Gabon vert, le Gabon des services et le Gabon industriel, bref, le Gabon émergent.

S'agissant de son exposé, il a dit que l'administration publique posait une question universelle où deux pôles se côtoient au quotidien, à savoir, plus proche et plus performant. D'où la proximité et la performance représentent deux défis essentiels. « L'administration publique, c'est une usine nationale de transformation des idées en services, l'espace d'intersection entre la stratégie et l'action, entre la politique et ses résultats » a-t-il affirmé.

L'ancien premier ministre français a dit que tous les Etats, bien qu'ayant une ambition de faire de leur administration un moteur de développement, n'ont malheureusement pas la même hargne de gagneur, celle-là qui qualifie les états ambitieux avec des programmes porteurs. Il a déclaré que les serviteurs de l'Etat ont une portion de pouvoir que leur délègue cet état et ont pour mission de la transformer en capacité et en efficacité.

Paraphrasant le Général de Gaulle, Jean Pierre Raffarin a dit qu'une nation, pour exister, devra s'assurer de deux priorités : savoir se situer au niveau international et se doter d'une administration publique. C'est cela, dira -t-il, l'étalon de toute existence. Le conférencier a également parlé d'une profonde réforme qui devra se matérialiser par le refus de l'immobilisme, source d'une mort lente de l'économie. Pour lui, tous les pays gèrent leurs grandes réformes, c'est-à-dire, la retraite pour les uns, la santé pour les autres, l'efficacité administrative pour tous.

L'ancien premier ministre français dira par ailleurs que l'administration publique faisait face à 5 défis majeurs qui sont : le partage de l'intérêt général, la maîtrise de la complexité, l'aptitude managériale, les performances technologiques et l'exigence éthique. Le conférencier estime qu'il est préférable, pour une meilleure administration publique, de répondre aux devoirs de la charge qui sont : la production de la prévisibilité, l'accompagnement des forces internes et l'attirance des forces externes pour un développement exogène.

En somme, il a dit qu'on transformait sa main en la mettant dans celle d'un autre. Le conférencier termine en saluant les efforts des pouvoirs publics qui ont initié l'émergence comme mode de gouvernement en mettant en avant les critères de compétitivité et en exigeant la qualité dans l'administration publique gabonaise.

Mercredi 22 Juin 2011