vœux du gouvernement, de l’administration centrale,des forces de defense et de securite et du secteur prive :Allocution du Pr Daniel ONA ONDO

Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement,

Monsieur le Secrétaire Général du Gouvernement,

Monsieur le Gouverneur de la province de l’Estuaire,

Mesdames et monsieur les Maires des communes de Libreville, Akanda et Owendo,

Mesdames et Messieurs les Responsables des administrations publiques et privées,

Mesdames et Messieurs les Partenaires Sociaux,

Mesdames et Messieurs les Officiers Généraux et Supérieurs des Forces de Défense et de Sécurité,

Mesdames et Messieurs,

Il m’est particulièrement agréable, au seuil de la nouvelle année 2016, et à la suite des vœux formulés à mon endroit, à votre nom à tous, par le Premier Vice Premier Ministre, Ministre de la Santé, de la Prévoyance Sociale et de la Solidarité Nationale et le Secrétaire Général du Gouvernement, de vous remercier pour cettechaleureuse marque d’attention.

Mon épouse et les membres de ma famille se joignent à moi pour vous souhaiter en retour, à vos épouses, vos enfants et à vos proches, nos meilleurs vœux de santé, de prospérité, de bonheur et de paix intérieure.

Le gouvernement de la République a été remanié le 11 septembre 2015. Je voudrai saisir l’occasion qui m’est offerte pour féliciter les Ministres qui font désormais partie de l’équipe gouvernementale. Une équipe plus élargie telle que voulue et décidée par le Président de la république, Chef de l’Etat, son excellence Ali Bongo Ondimba et visant à plus d’efficacité. Il s’agit d’un bon dosage entre des personnalités d’expérience reconnue, des jeunes pleins d’énergie et de talent et des femmes dont le l’humanisme et le dynamisme ne sont plus à démontrer.

Je voudrai également saisir cette opportunité pour dire l’honneur et le plaisir qui sont les miens d’être à la tête de ce gouvernement à un tournant de la vie politique de notre pays pour conduire sous l’aile tutélaire du président de la république, les réformes de son projet de société.

Je voudrai enfin noter que l’année 2015 a été éprouvante pour plusieurs d’entre nous, qui avons perdu des êtres chers. Je voudrai à cette occasion précise avoir une pensée pieuse pour ces femmes et ces hommes de valeurs qui nous ont quittés et qui ont servi notre pays le Gabon.

Mesdames et Messieurs,

Lors de la présentation des  vœux de l’année 2015, j’avais déjà attiré votre attention sur les difficultés que risquait de connaître notre économie, du fait d’une conjoncture internationale marquée par la tendance baissière des cours du pétrole.

Un an plus tard, les données n’ont guère changé, bien au contraire. La déprime observée sur le marché pétrolier se poursuit et semble,quasi inéluctablement,s’inscrire sur la longue durée.

De ce fait, nous sommes amenés à nous ajuster,à serrer nos ceintures,de manière à relever le double défi qui consiste à rationnaliser nos projets en fonction de recettes réduites de plus de la moitié, tout en ne reniant, ni notre pacte social, ni les exigences liées à notre sécurité, ni le maintien d’un certain niveau d’investissement, générateur de croissance suivant en cela la volonté du Président de la république , chef de l’Etat.

Aussi, bien qu’éminemment politique, l’année 2016 ne nous exonère pas de conforter le rôle de l’Administration et du Gouvernement et de promouvoir une croissance économique forte et inclusive.

Celle qui créée des emplois pour les jeunes et qui contribue à la lutte contre la pauvreté et l’exclusion.

De ce point de vue, nous avons fait le constat que des dépenses fiscales et des subventions publiques mal ciblées, non efficaces et prétendument destinées aux pauvres continuent de peser sur les comptes publics, limitant de ce fait, nos marges de manœuvre budgétaires en faveur des dépenses de développement.

Pour remédier à cette situation, nous allons,sans délais, nous attaquerà ces situations, tout en veillant à identifieret appliquer, selon les cas, des mesures compensatrices pour en alléger l’impact sur les couches les plus vulnérables.

Nos efforts dans les infrastructures ont été, comme je l’ai mentionné à l’occasion des vœux adressés au Président de la République, Chef de l’Etat, les amortisseurs des effets de la baisse du prix du pétrole, et constituent de ce fait, le socle de la transformation structurelle du pays. C’est pourquoi le cadre budgétaire pluriannuel 2016-2018 a retenu de maintenir le cap en la matière.

Sur ce plan, le triste spectacle des agressions sur les infrastructures de communication, principalement les routes, au profit desquelles l’Etat a consacré d’énormes ressources ; agressions par les hommes et la nature, nous commande de procéder à la reformulation de la stratégie vigoureuse et hardie d’entretien et de maintenance de ces infrastructures.

Il y a dans ce domaine, un gisement d’emplois à exploiter, notamment dans le monde rural.

Dans le même ordre d’idées, il apparaît essentiel, pour maintenir nos capacités d’intervention dans le domaine des fondements de l’Emergence, de poursuivre la rationalisation des dépenses de fonctionnement. Ainsi, celles non essentielles à l’optimisation de l’appareil administratif devraient être limitées voir supprimées.

Mesdames et Messieurs,

Sur un registre semblable, la masse salariale publique est devenue un des défis de nos finances publiques et son poids réduit nos marges budgétaires pour développer les infrastructures nécessaires à la croissance inclusive.

A ce propos, il convient de saluer la mise en place du nouveau système de rémunérations adoptée l’année dernière. Cette réforme courageuse va être consolidée par l’opérationnalisation des DCRH.

Toutefois, un meilleur système de rémunérations et une meilleure gestion de nos agents publics ne garantissent pas seuls la maitrise des traitements et salaires. Nous ne ferons pas longtemps l’économie d’un ajustement réel dans ce domaine.

L’importance de cette dépense dans le Budget de l’Etat doit s’apprécier à l’aune de la taille de notre administration, qui elle-même, pose la problématique d’une nécessaire réforme de l’Etat. Le Gabon doit se doter, conformément aux orientations du PSGE, d’un appareil administratif dont le coût est compatible avec nos ressources et préserve nos capacités à soutenir les dépenses d’investissements publics.

Garantir la mise en œuvre des réformes et l’implémentation du PSGE, c’est aussi s’assurer de leur financement durable par le système financier national. Ce dernier, quoique solide, laisse néanmoins apparaitre des fissures de fragilité qui imposent, pour éviter une crise systémique, de procéder à une restructuration en profondeur, sans attendre, des banques publiques.

Mesdames et Messieurs,

 

Notre dispositif de protection sociale est confronté à des défis auxquels le Gouvernement doit répondre pour garantir la solidité du socle de la stabilité et de la cohésion sociale dans notre pays.

Le régime d’assurance maladie est un des piliers majeurs de la politique sociale mise en œuvre dans notre pays depuis quelques années. Aussi, son financement durable,tout comme le renforcement de la gouvernance,sont des déterminants essentiels à sa pérennité et à la démocratisation de l’accès aux soins.

Pour la frange pauvre et démunie de nos compatriotes, et pour faire face à la forte demande sociale exacerbée par le contexte économique actuel, il nous faut donc, en lieu et place du dispositif inique actuel, mettre en pratique un financement durable, solidaire et qui recèle des leviers budgétaires indéniables pour densifier les actions au titre de la Stratégie d’Investissement Humain du Gabon (SIHG).

Mesdames et Messieurs,

Ce sommaire passage en revue des modalités et des premières pistes d’urgence d’un ajustement visant à résister valablement au contrecoup de la conjoncture économique, ne doit ni ne peut, occulter les formidables réussites engrangées ces six dernières années et, qui nous autorisent à envisager l’avenir avec une relative sérénité.

Ces réussites, éloquemment énumérées par le Secrétaire Général du Gouvernement, concernent tous les secteurs et ont fait du Gabon, un véritable chantier à ciel ouvert ces dernières années.

Ainsi et comme j’ai déjà eu l’occasion de le rappeler en d’autres circonstances, la diversification de l’économie s’opère progressivement sous nos yeux et sa réalité n’est pas sans lien avec notre relative bonne résistance aux effets nocifs de la conjoncture pétrolière.

L’effort soutenu dans le financement des infrastructures de base nous a permisde bâtir un socle solide aux fondements de l’émergence.

La route a ainsi connu des avancéesexceptionnelles, inimaginables il y’a encore quelques années.

Nous avons renforcéde façon substantielle, nos capacités d’accueil et notre offre de soins dans le domaine de la santé.

La gouvernance politique et sociale a été notablement améliorée.

La mise en œuvre de réformes institutionnelles et juridiques dans le domaine politique rendent aujourd’hui moins contestables les résultats des élections, tout en participant du retour massif des électeurs dans les bureaux de vote.

L’animation d’un dialogue social ininterrompu avec les partenaires sociaux a été érigée en véritable bréviaire par les pouvoirs publics, conformément à l’exemple donné régulièrement par le Président de la République, Chef de l’Etat, lui-même.

Mesdames et Messieurs les responsables de l’Administration publique et privée,

Toutes cesavancées l’ont été,entre autres, grâce au rôle et à l’implication, que je salue ici, souvent dans des conditions pas toujours faciles, des hommes et des femmes qui composent notre Administration.

A nos forces de sécurité et de défense, je voudrais saluer votre action et votre présence de plus en plus visible, aussi bien à l’intérieur du territoire que sur le terrain des engagements internationaux du Gabon.

Face aux nouveaux défis sécuritaires qui se font jour, le Gouvernement vous encourage à continuer à remplir vos missions avec abnégation et efficacité.

C’est le lieu de rappeler qu’une administration au service de l’Emergence, c’est celle dont les hommes et les femmes qui l’animent sont en totalité voués au service des usagers, à la promotion d’un secteur privé dynamique et plus globalement, à la mise en œuvre dans les délais, des politiques publiques ;

Une administration au service de l’Emergence, c’est celle dont les hommes et les femmes qui l’animent, se démarquent à chaque instant dans l’exercice de leur fonction, de la construction et la consolidation des citadelles de rentes qui rendent inaudibles, le souhait des Plus Hautes Autorités de lutter contre les iniquités, l’exclusion sociale et la pauvreté.

C’est le lieu de rappeler la nécessité de convoquer la conjoncture actuelle pour en appeler à un climat social apaisé. En effet, si la liberté syndicale est consacrée par notre Constitution, il ne serait pas  compréhensible que les efforts non négligeables consentis ces dernières années aux agents publics ne rencontrent en retour, une meilleure compréhension des partenaires sociaux.

Répondre aux attentes des gabonais, c’est également  apporter des solutions idoines aux préoccupations des entreprises car ce sont elles, comme vous l’avez rappelé, qui créent la richesse et les emplois.

La transformation du Gabon que nous appelons de tous nos vœux, impose en effet la promotion d’un secteur privé dynamique composé de PME-PMI et TPE dont le développement des affaires repose moins sur la commande publique.

Nous devons à cet effet encourager nos enfants et  nos jeunes à prendre goût aux affairesen les soutenant dans la création des entreprises.

Répondre aux préoccupations des entreprises, c’est persévérer dans nos efforts à améliorer continuellement l’environnement des affaires.

C’est aussi rendre plus efficace le dispositif de notre formation professionnelle pour disposer d’un réservoir de main d’œuvre qui réponde aux besoins des entreprises.

C’est aussi, vous convenez avec moi, le traitement des créances sur l’État. Il nous faut donner la lisibilité sur l’apurement de cette dette pénalisante pour l’emploi.

Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement,

Je voudrais m’arrêter sur deux notions d’importance : l’obligation du rassemblement et l’exigence de la solidarité dans le processus d’élaboration, au quotidien, de l’action gouvernementale.

Il ne s’agit là, ni de creux slogans, ni encore moins de vœux pieux. La pratique par les membres du Gouvernement de ces deux préceptes doit constituer le socle, la condition de la réussite et de l’efficacité de nos actions.

Le rassemblement et la solidarité emportent l’idée que chaque membre du Gouvernement, tel dans un orchestre, joue sa partition pour l’harmonie du rendu de l’ensemble. Que chaque Ministre prenne sa place, toute sa place mais rien que celle qui lui est dédiée.

Monsieur le Vice Premier Ministre, s’inscrivant dans le fil de notre actualité sportive récente a cité à juste titre, le triomphe de notre compatriote, Pierre Emérick AUBAMEYANG consacré ballon d’or africain 2015. Ce dernier, fort inspiré, a dédié sa victoire à ses coéquipiers des panthères du Gabon et du club allemand de  Dortmund sans lesquels,a-t-il précisé, il n’aurait sans doute pas marqué autant de buts.

C’est précisément cette image que doit renvoyer le Gouvernement. L’image d’une équipe qui joue collectif, où les succès des uns ne doivent pas être acquis au détriment de la solidité du groupe.

Les erreurs résultant d’une insuffisante collégialité, d’une propension à travailler seul ou encore, d’une tendance à confondre vitesse et précipitation, obèrent bien trop souvent l’efficacité de l’action gouvernementale et de l’administration dans son ensemble.

C’est à l’aune de ces valeurs renouvelées, que je vous réitère, en mon nom, en celui de mon épouse et de toute ma famille, mes meilleurs vœux de santé pour tous et de prospérité pour chacun.

Que Dieu fasse de l’année 2016, l’année du rassemblement et de la solidarité autour de nos combats communs et de nos projets essentiels.

Je vous remercie.