Gouvernement-Partenaires sociaux : La révision du code de Travail en toile de mire

Après l’engagement pris le 29 mars 2014 d’entretenir avec les partenaires sociaux un dialogue permanent et constructif, le Premier Ministre, Chef du gouvernement, le Professeur Daniel Ona Ondo, entouré des ministres concernés par ces questions a réuni, tour à tour, le 11 novembre 2014 à l’immeuble Interministériel du bord de mer, les Présidents et Secrétaires généraux des organisations syndicales du secteur privé et ceux des salariés, ainsi que ceux des syndicats autonomes du Pétrole, de l’Eau et de l’Electricité, des Mines, des Banques et Assurances en vue d’harmoniser les différents points d’étape devant aboutir à la révision du Code de Travail et des Conventions collectives.

Avec les premiers reçus, c’est-à-dire les Présidents et Secrétaires généraux des Organisations Syndicales du secteur privé et la Confédération Patronale Gabonais (CPG), le premier ministre les a remerciés pour le travail effectué durant plusieurs mois avec le soutien du Ministre en charge du Travail. Il leur a dit que le gouvernement n’avait nullement l’intention de leur imposer quoi que soit. Pour lui, le gouvernement et les partenaires sociaux étaient une sorte de couple dans lequel, il peut certes avoir des divergences, mais, tout fini toujours par trouver un modus vivendi. Il a fait savoir qu’il fallait savoir qu’est ce qui a déjà été fait et qu’est ce qui reste à faire.

Poursuivant dans son propos, le Premier ministre a plaidé pour un code de travail concerté qui soit accepté de tous.  Le décor ainsi planté, Mme Madeleine Berre, Présidente de la CPG a présenté au gouvernement, les difficultés auxquelles sont confrontées les entreprises de ce conglomérat. Il s’agit entre autre de la problématique des grands chantiers, la modernisation de l’Office National de l’Emploi (ONE), les lenteurs et les lourdeurs administratives tant décriées. Elle a invité le gouvernement à refaire la procédure dans l’utilisation de la main d’œuvre locale dans les secteurs pétroliers et industriels.

La Présidente de la CPG est également revenue sur la nécessité d’intégrer la modernité dans la gestion du fichier des entreprises et aussi, adopter le principe de la Journée continue en fonction des secteurs et des besoins, sans oublier les élections au sein des organisations syndicales qui devront avoir lieu, selon le Premier ministre, après le rendu d’un code de Travail débarrassé de toutes ratures.

Autre problème évoqué, celui concernant des syndicats représentatifs qui devraient, dans une juste mesure, s’imprégner de la mouture présentée par le Ministère du Travail pour amendement, avant la rencontre prévue avec le Président de la République, le 17 novembre 2014. Réagissant aux propos du Premier Ministre, Francis Jean-Jacques Evouna, l’un des présidents de syndicat présent a laissé entendre que si les textes finaux ne cadraient pas avec l’environnement actuel, alors il faudra s’attendre à un échec cuisant. Il a pour cela, préconisé la mise en place d’un comité restreint devant scruter et mettre en forme, un plan social définitif.

Simon Ntoutoume Emane, le Ministre en charge du Travail a pour sa part, rappelé qu’on n’inventait pas la roue pour ce qui concerne la procédure entamée car, la mouture dont il est question ici a fait l’objet d’un contrôle au siège du Bureau International de Travail (BIT) en Suisse. Il a invité les uns et les autres à travail en synergie en lisant, article par article, le code de Travail vieux de plus de 45 ans et nécessitant un véritable toilettage.

En seconde partie, le Chef du gouvernement a échangé avec les Présidents et Secrétaires généraux des Organisations syndicales des salariés, ainsi que ceux des syndicats autonomes. Avec ces derniers, Daniel Ona Ondo est revenu sur la nécessité de peaufiner les moutures présentées qui devront être présentées lors de la rencontre avec le Chef de l’Etat. Il a rappelé les valeurs d’un travail collégial qui passe nécessairement par un dialogue franc et sincère entre les différents intervenants. Pour lui, le dialogue social reste le seul gage d’une paix sociale durable. Il a ainsi fait savoir qu’il fallait créer un cadre d’échanges entre partisans du dialogue constructif car, dans une telle relation, a-t-il fait remarquer,  chacun en avançant, devra aussi savoir reculer afin de préserver l’intérieur général.

In fine, le Chef du gouvernement a fait savoir qu’il avait reçu du Chef de l’Etat, deux missions essentielles. Il s’agit de booster la croissance et lutter contre la pauvreté. Aussi, pour y parvenir, il faudra travailler avec ceux qui créent la richesse, c’est-à-dire le patronat et les syndicats sans qui, l’émergence économique est vaine. La lutte contre la pauvreté a aussi été largement évoquée par le Professeur Daniel Ona Ondo qui a déclaré que sans la croissance, pas de répartition de revenus, les deux choses étant intiment liées.

 Il  dira en filigrane qu’à la lumière du Plan Stratégique d’Investissement Humain du Gabon (PSIHG), le gouvernement a jugé utile de revisiter le code de travail qui demeure un document liant le Patronat et les Travailleurs. Il est considéré comme l’instrument de référence qui peut garantir aux travailleurs la protection et les meilleures conditions de vie et de travail.

Avant clore son propos, le Chef du gouvernement a rappelé que la révision du code de travail avait pour finalité, de rendre l’économie plus compétitive, plus dynamique, plus productive et peut-être plus flexible. Bien qu’un travail de fourmis ait déjà été fait en amont par les partenaires sous la supervision du Ministère du Travail, il a insisté sur la notion d’un dialogue  Triptyque permanent entre les salariés, le patronat et l’Etat gabonais.

Les ministres Christian Magnagna du Budget, Simon Ntoutoume Emane du Travail,  et les Ministres Délégués Philippe Mvé Nkoghé, Marie-Julie Biloghé, Marcelin Agaya, respectivement au Travail, à l’Economie, au Budget ont également pris part à ces deux rencontres.