Protection civile : Les Etats généraux de toutes les attentes

283

En lieu et place du Premier ministre, chef du gouvernement Raymond Ndong Sima empêché, le ministre délégué auprès du Premier Ministre, chargé de la Réforme de l'Etat, Calixte Nsie Edang a procédé, le 26 septembre 2012 à Libreville, à l'ouverture des Etats généraux de la protection civile.

Prenant la parole en premier et en guise de bienvenue, le ministre délégué auprès du ministre de l'Intérieur, chargé de la Sécurité Publique, de l'Immigration et de la Décentralisation, Aimé Popa Ntzoutsi Mouyama a rappelé le caractère urgent de la tenue de la présente rencontre au moment où, dira t-il, le monde entier connaît, depuis près d'une quarantaine d'années, des catastrophes .naturelles ou anthropiques. Pour lui, les différentes catastrophes très souvent d'origine hydrométéorologique, géographique et écologique sont amplifiées par l'action de l'Homme et technologique qui font à la longue peser sur les Etats en matière de développement durable et de réduction de pauvreté, des menaces graves.

Se réjouissant de la présence des partenaires au développement dont le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) dans cette lutte, le ministre a fait remarquer que la plupart des pays africains qui ont instauré des pratiques de gestion des catastrophes le font sur des dispositions légaux encore méconnues car, les partenaires ou institutions se chevauchant dans leurs rôles respectifs. Cet état de choses selon ses propos facilite des doubles emplois alors même que les compétences des uns et des autres restent à désirer.

Sur un tout autre plan, Aimé Popa Ntzoutsi Mouyama a par ailleurs rappelé que la gestion actuelle des catastrophes se situait uniquement sur la réponse, c'est-à-dire, l'intervention après leur survenue. Pour ce qui est du Gabon, le représentant du ministre de l'Intérieur a déclaré qu'à l'instar des autres Etats, le Gabon reconnaissait de plus en plus la nécessité de réduire de façon méthodique, l'impact accru des catastrophes ; autrement dit, il s'agit maintenant de créer et de renforcer des institutions, les mécanismes et les moyens permettant de mieux faire face aux catastrophe. Avant de clore son propos de bienvenue, le ministre délégué s'est réjoui de la naissance de la Direction Générale de la Protection Civile, ainsi que de la tenue de la présente rencontre.

Pour le Coordonnateur Résident du système des Nations Unies au Gabon, S.E : Babacar Camara qui salue la tenue de la présente rencontre, il a dit que la problématique de la Protection Civile posait fondamentalement celle de la Protection des populations face aux calamités naturelles et autres sinistres. Aussi, a-t-il fait remarquer que la protection civile, en tant que outil de prévention, était une réponse aux différentes interrogations.

S'agissant des questions de préventions des risques divers, il a déclaré qu'elles faisaient partie des préoccupations particulières du Système des Nations Unies, notamment à travers l'appui apporté au Gabon par le Bureau régional des Nations Unies pour la coordination des Affaires Humanitaires (OCHA). Le PNUD de ce fait, se félicite de l'initiative de la Direction Générale de la Protection Civile, tout en fondant de grands espoirs sur une prise en compte optimale des plans et ressources disponibles et une plus grande définition des cadres d'intervention de toutes les parties prenantes. S.E : Babacar Camara dira en substance qu'en ce qui concerne le Système des Nations Unies (SNU) au Gabon, le cadre d'assistance 2012-2016, basé sur la vision du Chef de l'Etat pour un Gabon Emergent, reste disposé à appuyer les politiques, les stratégies et les plans d'action au niveau national et local pour lever les contraintes au développement.

Tout en confirmant l'engagement des Système des Nations Unies au Gabon pour les cinq prochaines années et ce, dans l'élaboration et la mise en oeuvre de plans d'urgence sur les catastrophes et les urgences humanitaires, il a dit avoir la certitude du professionnalisme des différents délégués prenant part à cette rencontre afin de fournir au mieux, des réflexions pertinentes.

Le ministre délégué auprès du Premier ministre pour sa part, dira que, compte tenu de la position géographique du Gabon, il fait partie des régions les plus vulnérables du globe. Selon lui, cette situation reste essentiellement liée à des raisons physiques, sociales, économiques et environnementales qui exercent un effet négatif sur la capacité des habitants à faire face aux aléas. Pour lui, le risque naturel devient aujourd'hui une composante que l'on ne saurait plus perdre de vue dans la vie des concitoyens.

Il s'agit des inondations, des mouvements de terrain, des vents violents, des épidémies et autres, par leurs conséquences néfastes sur les personnes et les biens, montrent à suffisance tout l'intérêt des Etats à développer des actions visant à réduire les risques de catastrophes. Le ministre délégué dira que la protection civile qui est élevée au rang des priorités par les pouvoirs publics en matière de politique générale, le plan stratégique Gabon Emergent s'inscrit alors dans la logique qui, en 2005, sous l'égide de feu le Président Omar Bongo Ondimba, avait présidé l'adoption par le Gabon, des Documents de Stratégie pour la Réduction de la Pauvreté (DSRP) dont le contenu intègre les aspects de la gestion des risques de catastrophes naturelles.

Evoquant la nouvelle stratégie de la gestion des catastrophes, le représentant du Chef du gouvernement a dit qu'elle devra désormais se définir par la planification et la coordination des actions d'urgence et de solidarité engagée dans le temps et dans l'espace par les pouvoirs publics, les collectivités locales, les personnes physiques ou morales ; l'intégration de la façon la plus efficace de la réduction des risques de catastrophes dans les politiques de développement durable et leur planification à tous les niveaux en insistant particulièrement sur la prévention des catastrophes, la mitigation de leur impact et la réduction des vulnérabilités ; le développement et le renforcement des institutions, des mécanismes et des capacités à tous les niveaux, mais, plus particulièrement au niveau des communautés locales qui peuvent, de façon systématique, contribuer à l'élaboration de résiliences contre les aléas naturels. En somme, la nouvelle politique, ainsi définie conduit, selon le ministre à trois niveaux : la Prévention, l'Organisation planifiée de la réponse aux sinistres, l'assistance aux sinistrés par la réparation des dégâts pour un retour à la vie normale. Outre les ministres cités ci-dessus, prenaient également part à cette cérémonie, les ministres de la Défense Nationale, Pacôme Rufin Ondzounga et celui de la Communication, Blaise Loembè. Les états généraux de la protection civile s'achèvent le 28 septembre 2012.